À la suite des élections législatives ayant mis fin à huit ans de règne du partie socialiste au Portugal, le pays fait face à une période d’incertitude politique marquée par des défis majeurs.
La promesse de stabilité formulée par la droite modérée se heurte à la montée en puissance des partis populistes, en particulier le parti d’extrême droite Chega, dirigé par André Ventura. Une situation analysée avec perspicacité par Filipa Raimundo, professeure de Sciences Po à l’Institut universitaire de Lisbonne ISCTE.
Instabilité politique au Portugal : Les défis d’une gouvernance post-électorale
Au cours des récentes élections, Chega a quadruplé son nombre de sièges, passant de 12 à 48 députés, consolidant ainsi sa position en tant que troisième force du pays. Avec une croissance significative de son score à 18% des voix, ce parti antisystème fondé en 2019 par André Ventura aspire désormais à jouer un rôle central dans le paysage portugais.
Cette dynamique, caractérisée par une victoire serrée de l’Alliance démocratique de centre droit (AD) sur le Parti socialiste (PS), crée une atmosphère d’instabilité gouvernementale. Malgré sa courte victoire avec 29,5% des suffrages et 79 sièges, l’AD ne peut former une majorité sans le soutien d’autres partis. De plus, la participation élevée des électeurs souligne la préoccupation croissante face à la montée de l’extrême droite en Europe.
« L’ouragan Chega renverse le pays vers la droite », titre le quotidien Correio da manha, illustrant ainsi les préoccupations liées à la polarisation politique. Cette instabilité pose des défis pour la formation d’un gouvernement durable et soulève des interrogations sur la direction future du pays.
Le chef de l’Alliance démocratique Luis Montenegro revendique une victoire « incontournable » et exprime sa volonté de gouverner avec une « majorité relative ». Cependant, la responsabilité des socialistes est cruciale dans ce contexte, car leur soutien ou non à une éventuelle motion de censure aux côtés de Chega pourrait déterminer la stabilité du futur gouvernement.
Le pays se trouve donc actuellement à un carrefour politique, confronté à des défis majeurs pour assurer une stabilité gouvernementale fondamental pour le futur du pays. La montée de Chega et la fragilité de la majorité de centre droit créent un paysage complexe, nécessitant des décisions stratégiques pour surmonter cette période d’incertitude.
La stabilité future du Portugal dépendra de la capacité des acteurs politiques à naviguer dans ce contexte complexe et à forger des alliances responsables pour le bien du pays.
