Mais Habitação, le gouvernement prévoit de modifier la loi
Le gouvernement de Luís Montenegro souhaite abroger les mesures du programme Mais Habitação qu’il juge « erronées ». Le gouvernement veut changer les règles pour le logement forcé et les loyers gelés.
Le gouvernement prévoit de modifier la loi Mais Habitação
Le gouvernement a confirmé qu’il allait abroger les mesures du programme Mais Habitação qu’il considère « erronées », notamment le logement forcé, ainsi que les gelées de loyers et les « mesures pénalisantes » pour l’hébergement local. Les réactions à ce sujet n’ont pas tardé à arriver et tant les propriétaires que les locataires ont déjà exprimé leur position.
Le programme gouvernemental satisfait les propriétaires mais inquiète les locataires
Le programme gouvernemental a été accueilli de manière différente par les propriétaires et les locataires, les premiers se montrant satisfaits des mesures adoptées tandis que les seconds critiquent la « politique d’assistance sociale ».
L’Association Nationale des Propriétaires (ANP) se réjouit du « respect » de la propriété privée manifesté par le gouvernement (PSD/CDS-PP) et se dit « disponible » pour contribuer « à résoudre la crise et soutenir les réformes nécessaires ».
Cependant, António Frias Marques, président de l’ANP, a souligné, dans des déclarations à Lusa, que la confiance des bailleurs et des propriétaires « a été perdue depuis longtemps » et « doit être » retrouvée.
« Il y a un grand nombre d’impayés de loyers », qui ont découragé « la volonté de louer des logements », a-t-il souligné.
L’ANP soutient la fin du « contrôle administratif des prix », qui bénéficie de la même manière aux propriétaires aisés et aux « requins de l’industrie », et approuve la mise en place de la TVA à 6% pour toute réhabilitation.
La TVA passe à 6% dans la construction et la réhabilitation de logements
Le Programme de Gouvernement prévoit l’application temporaire de la TVA au taux réduit de 6% pour les travaux de construction et de réhabilitation de logements destinés à la résidence permanente, selon le document publié aujourd’hui.
« Notre parc immobilier, principalement dans les vieux quartiers des villes, a besoin d’être entièrement rénové », constate-t-il.
Le subventionnement des loyers doit être accordé aux locataires « sans moyens », convient-il, soulignant que « le fardeau de l’aide à ces classes ne peut être transféré aux privés, ce sont l’État central et les municipalités qui doivent leur fournir de bons logements ».
En ce qui concerne ce qui ne figure pas dans le Programme Mais Habitação du Gouvernement, l’ANP luttera pour la fin de la pénalisation fiscale des immeubles vacants et de l’Impôt Municipal sur les Immeubles (IMI) additionnel, qui s’applique aux patrimoines supérieurs à 600 000 euros.
En revanche, l’Association des Locataires de Lisbonne (AIL) critique le Programme de Gouvernement, car il propose « une politique d’assistance sociale, à travers des subventions et des compensations », mettant en garde contre le fait que « c’est le Budget de l’État qui paiera les loyers élevés ».
Le gouvernement doit « trouver des mesures de nature différente, qui stabilisent, qui crédibilisent le marché locatif », ce qui passe, « avant tout, par plus de construction et plus de disponibilité de logements », notamment en mettant « les biens vacants en service », souligne le secrétaire général de l’AIL, António Machado, dans des déclarations à Lusa.
Le Programme de Gouvernement « devrait être quelque chose de plus intégré et ce n’est pas le cas, nous continuons à avoir un ensemble de mesures isolées, qui ne résolvent pas, essentiellement, le problème du logement et de la location », estime-t-il.
Dans le document, le gouvernement déclare ne pas croire « que la réponse à la crise du logement passe par le contrôle administratif des prix, le gel des loyers ou leur limitation dans des bandes très strictes, en ignorant les règles en vigueur pour tous ».
« Si ce n’est pas le cas, comment cela se fait-il ? », demande António Machado, soutenant que « cela ne peut pas fonctionner au hasard, cela doit fonctionner par des mesures concrètes (…), la régulation du marché, le contrôle du marché et, par exemple, une fiscalité sur les loyers qui soit échelonnée et progressive, comme par exemple l’impôt sur le revenu ».
« La spéculation immobilière est l’un des problèmes sérieux de ce qui se passe dans le logement », souligne le représentant des locataires, rapportant que ce qui se passe, c’est « la non-renouvellement des contrats et les mêmes intervenants, sur la même chose, font un nouveau contrat presque tous les ans, avec des augmentations de loyer en dehors de ces limites.
Or, à ce sujet, le Programme de Gouvernement ne prévoit pas de mesures, de sorte que « la sauvagerie du marché reste en vigueur », critique-t-il, soulignant le manque de contrôle et de régulation.
L’hébergement local salue l’équilibre du Programme
L’Association de l’Hébergement Local au Portugal (ALEP) estime que le Programme de Gouvernement permet un « équilibre » et garantit la « stabilité » du secteur, s’éloignant d’une « discussion politisée » sur la crise du logement.
Rappelant les promesses de campagne de l’Alliance Démocratique (PSD/CDS-PP/PPM), qui a remporté les élections législatives de mars, visant à abroger les mesures « les plus graves » du Mais Habitação, le président de l’ALEP, Eduardo Miranda, a souligné que le programme gouvernemental, connu aujourd’hui, « n’est rien d’autre que la reprise » d’une négociation avec les différents partis à l’Assemblée de la République.
« De ce dialogue avec le PSD est née une proposition, qui était une alternative à Plus de Logements », a-t-il rappelé, dans des déclarations à Lusa.
Cette proposition « n’abrogeait pas seulement certaines des mesures les plus graves », mais proposait « une alternative » qui « donnait un cadre de stabilité » au secteur, permettant, en même temps, « un équilibre entre l’hébergement local et l’habitation dans les zones où la pression est plus forte, avec la question des copropriétés ».