L’émergence de Chega et les possibles alliances
Les élections législatives anticipées prévues pour le 10 mars, le pays se trouve à la croisée des chemins quant à la formation de son gouvernement. La percée de l’extrême droite, notamment du parti Chega, pousse les autres formations politiques à réévaluer leurs stratégies et à envisager des alliances inédites.
Depuis huit ans, le Portugal a été sous la direction du Parti socialiste et de son Premier ministre Antonio Costa. Cependant, les sondages actuels indiquent un possible virage à droite, avec la victoire anticipée de l’Alliance démocratique (AD), une coalition entre le Parti social-démocrate (PSD) et le Parti du centre démocratique et social (CDS-PP), tous deux affiliés au Parti populaire européen.
Les élections anticipées au Portugal : l’émergence de Chega et Ventura
L’alternance entre les socialistes et les sociaux-démocrates, un schéma électoral établi depuis la démocratisation en 1974, semble désormais confrontée à la montée de l’extrême droite représentée par le parti Chega. Les sondages suggèrent que ce parti pourrait doubler, voire surpasser, les 7,2 % obtenus en 2022 et voire dépasser la barre des 20%.
Si ces projections se concrétisent, le Portugal pourrait faire face à une période d’instabilité politique, à moins que des compromis entre la droite démocratique et l’extrême droite ne soient envisagés pour former un gouvernement majoritaire.
Luís Montenegro, leader de la coalition de droite, exclut catégoriquement tout accord avec le parti Chega d’André Ventura, adoptant une position qui semble inflexible même après les élections. Il insiste sur un « non » clair. Cependant, il est ouvert à un accord avec les libéraux du parti de Rui Rocha, même s’ils n’ont obtenu que 4,9 % des voix lors des dernières élections nationales.
Certains analystes, dont Pedro Magalhães, politologue, suggèrent que malgré le rejet public d’une coalition avec l’extrême droite, le PSD pourrait saisir l’opportunité de revenir au pouvoir après huit années d’opposition, même au prix d’une collaboration avec l’extrême droite.
Magalhães souligne la possibilité d’un accord entre la droite démocratique et l’extrême droite, notant que les partis de cette dernière catégorie sont souvent flexibles, se concentrant sur des thèmes spécifiques tels que « la loi et l’ordre » et « l’immigration ».
Ainsi, à partir du 10 mars, le Portugal pourrait rejoindre d’autres pays européens, tels que la France, l’Italie et les Pays-Bas, où la montée de l’extrême droite vient bousculer l’équilibre politique établi. Les électeurs portugais attendent avec anticipation le résultat des urnes, conscient des possibles répercussions sur la stabilité politique nationale.