La morue au Portugal, la grande star

La morue au Portugal c’est comme le vin à la France, un emblème national. Ce poisson qui est consommé à outrance depuis plus de cent ans fait partie de la gastronomie portugaise. La cuisine portugaise est alimentée en grande partie par l’océan Atlantique et la grande star de cette gastronomie est bien entendu la morue.

La morue au Portugal, la grande star

Le Portugal qui est constitué de 900 kilomètres de côtes, l’histoire du pays est intimement lié à la mer. N’oublions pas que le pays compte dans son histoire de très grand navigateur comme par exemple, Vasco de Gama, Henri le navigateur, Pedro Álvares Cabral ou bien encore Magellan.

Parallèlement à ces grands navigateurs qui ont fait la renommée du pays, le pays a toujours été un pays de pêcheur, c’est leur histoire et l’on ne peut pas le nier. Les territoires marins sont tellement grands (plus grand que le pays lui-même) qu’ils ont permis au pêcheur d’avoir une pêche variée et abondante. Cependant, ce qui a fait la richesse du pays et entre autre ce poisson que l’on mangeait à l’époque tous les jours, aujourd’hui un peu moins, car elle est devenue un produit cher.

Les origines de ce poisson au Portugal

Les premières traces de pêche et de salage de ce poisson au Portugal remontent au 14e siècle. C’est à l’époque des découvertes que les Portugais ont vu dans ce poisson, le produit idéal, capable de résister aux longs voyages en mer. Les pionniers de la pêche furent les Vikings qui en l’absence de sel, laissaient sécher le poisson à l’air libre. Au Moyen Âge, le sel était un bien que les Portugais possédaient et utilisaient comme monnaie d’échange avec les pays nordiques, dont ils importaient le poisson en échange de sel.

Pêche de la morue

Cette pêche a commencé par le Groenland, dans de grands voiliers pour être remplacés ensuite par des chalutiers. Le séchage et le salage (le procédé traditionnel portugais) sans substances chimiques ont permis de préserver les propriétés nutritionnelles du poisson. Ce processus a conféré des caractéristiques uniques d’arôme, de saveur et de texture. C’est à l’époque des découvertes que le label « bacalhau da Noruega » est apparu.

Bateau qui servait pour la pêche de morue

Vers 1506, est apparue une taxe sur la morue qui entrait dans les ports entre le Douro et le Minho. Entre-temps, la pêche réalisée par les flottes portugaises est restée irrégulière et a finalement été interrompue pendant la dynastie philippine.La consommation s’est répandue au alentour du 17e siècle, Le Portugal a repris ses voyages vers le Groenland en 1835, par la compagnie de Pescarias Lisbonense.

Pendant des siècles, ce poisson n’était pas considérée comme un aliment de premier choix. Il faudra attendre 1790, pour voir sa consommation évoluer, s’intégrant ainsi dans les habitudes alimentaires des classes moyennes et supérieures. Ainsi, la morue a commencé à être consommée par les aristocrates, les médecins, les étrangers et les personnes riches qui vivaient dans les quartiers de Bairro Alto, Príncipe Real et Estrela. La Maison royale avait même ses propres fournisseurs aux 18e et 19e siècles.

L’Estado Novo a également eu une incidence directe sur la direction dans l’identité du Portugal. En 1937, la première et unique grève des travailleurs de la morue a eu lieu sous le régime de Salazar, de là à émergé un ensemble de mesures d’encadrement, de protection et d’incitation en faveur de ces pêcheurs.

Poster de 1934

L’apogée de la pêche par la flotte portugaise a eu lieu dans les années 1950 et 1960, avec une augmentation d’environ 60% de la production de ce poisson, par rapport à 1934. Les voyages duraient environ six mois et le retour se faisait toujours avec moins d’hommes qu’au départ.

Les conditions de travail n’étaient pas des plus favorables et elles étaient dangereuses. Le brouillard et les icebergs ont été les principaux obstacles pour les pêcheurs de morue, suivis par les vents forts et la houle. Parmi les journées de travail qui ont mis leur résistance à l’épreuve, citons les outils primitifs, comme la pêche à la ligne et l’hameçon, les tâches sur le pont et la contrainte même du salage à bord.

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